jeudi 23 février 2012

021- La Résurrection!



Très prochainement,
Le Récit de mon retour au Canada.



020- L'enterrement : Je rentre chez moi définitivement!



Voilà, c'est juste pour vous dire que j'ai pris la décision, très très difficile, de rentrer chez moi, en Algérie, malgré les conditions différente dans lesquelles je vais me retrouver, puisque les économies de toute ma vie sont dépensées ici, et surtout, le grand rêve est enterré lui aussi ici, en quatre mois et demi de présence au Québec!

Juste une chose, ceci est un échec personnel, donc je ne suis pas du tout entrain de demander aux futurs arrivants de changer leurs avis, pas du tout ça, car l'immigration n'est pas de la science exactes, ce n'est pas de la chimie ou des mathématiques, l'immigration est une expérience personnelle, et si on prend mille personnes, on aura mille expérience différente... Au contraire, je dis à tout le monde de foncer, ce n'est pas contradictoire avec ce que je fais, c'est juste que ma propre expérience s'arrête là!!!

Je tiens à remercier tout ceux qui ont étaient là pour moi, et pour nous tous d'ailleurs, pour tous leurs commentaires, leurs compliments, leurs messages pleins d'encouragements. J'aimerai remercie, entre autres, notre ami, très cher ami, qui m'a fait beaucoup rire ces derniers jours, en plein solitudes, par ses récits et ses commentaires, mais surtout par sa sincérité et sa simplicité, notre ami ''Ciaoalberto'', qui a ouvert un fil de discussion la semaine passée en demandant de mes nouvelles, sans pouvoir lui répondre. Merci l'ami et bonne chance à toi. Aussi, je dis un grand merci à notre amie, notre très chère ''Ensaimada'', qui connait les moindres détails de mon parcours d'installation ici à Montréal, et qui a été présente tout le temps pour m'envoyer des encouragements et des conseils, et même de la documentation pour bien préparer quelques entrevues d'embauches, et elle sait que, entre autre, à cause de l'une d'elle que j'ai pris cette décision!!! Aussi, je remercie notre très chère amie ''Cherrybee'', une vraie abeille de miel qui rend la vie délicieuse par son goût et sa simplicité. Je remercie aussi tout le monde qui se reconnaitront, sans entrer dans les pseudos, car ça va prendre plusieurs pages.

Voilà, c'est l'enterrement du Rêve, c'était le seul, j'ai voulu rien d'autre dans la vie, mais elle, la vie, a trouvé que c'est beaucoup pour moi et en a décidé autrement!!!
Merci beaucoup.

Lebleu.
7 février 2011

019- Le Deuil !



Le Deuil!

Recommencer tout à zéro!

En réalité, ce n’est pas évident de tout recommencer à zéro, comme si ta vie antérieure n’existait pas, comme si tu viens, juste, de naître! Au moins, un nouveau-né, il y a du monde qui prend soin de lui, alors que toi, ici, nouveau-né, tu dois faire face à tout ce monde-là, tout seul! Surtout, si vraiment tu veux t’intégrer dans cette société et si tu veux vraiment devenir un citoyen Canadien à part entière, et pas un ‘‘frimeur’’ qui veut acheter le titre de ‘‘résident au Canada’’ pour qu’on parle de lui au fin fond du ‘‘Douar’’ de son village natal, et que lui, ici, en réalité, refuse de l’adoption et l’adaptation!

Facile? Difficile!

C’est facile? Non! C’est difficile, c’est très difficile! Mais il faut se dire que dans nos pays, aussi, les choses n’étaient pas faciles, elles étaient très difficiles! Et c’est pour ça qu’on a tout laissé tomber, et qu’on a pris la décision de partir pour faire une vie meilleure, ou, au moins, pour donner une vie meilleure!

Une petite question entre amis!

Si vous permettez, j’ai une question pour vous;
‘‘Est-ce vrai, que sur les dix provinces canadiennes, seul le Québec a le droit de sélectionner ses propres résidents permanents?’’
Vous dites que c’est vrai?!
Alors c’est faux! La réponse est non!

Eh oui! Moi-même j’ai été, à la limite, arnaqué et piégé par ça, comme tout le monde d’ailleurs, parce qu’on ne fait pas attention aux bons termes!
Le Québec vous donne un certificat de sélection pour continuer votre demande d’immigration, et c’est le gouvernement Canadien, le fédéral, qui sélectionne les résidents permanents.

En clair, le terme de résident permanent du Québec, est un terme faux, seul le terme de résident permanent du Canada est juste. Car avec votre statut de RP, vous pouvez aller vivre dans n’importe quelle province Canadienne, y compris le Québec, même si vous n’êtes pas sélectionner par ce dernier!

En plus clair, le soit disant privilège du Québec de sélectionner ses propres résidents, n’est que de la politique pure et dure, basée sur le français comme la langue officielle de la province, alors que votre premier choc en cherchant du travail ici, c’est que tout est bilingue, même les défenseurs de la francophonie sont bilingues!!! Et que le combat pour l’indépendance du Québec, fait gagner beaucoup d’argent à beaucoup de politiciens et de gens d’ici, et en même temps, fait fuir beaucoup d’entreprises dans d’autres provinces canadienne et même aux États-Unis d’Amérique, et c’est pour ça, entre autres, bien sûr, pour trouver un travail, au Québec, il faut être bilingue!

Les pièges!

Le premier piège : Le bilinguisme!
Pour trouver du travail, il faut être bilingue. Alors, qu’à la base, on est sélectionné par le Québec par rapport, entre autres, à notre français. Et même ça n’est pas vrai à cent pour cent, la preuve, lors de mes plusieurs séances d’informations de l’immigration Québec, j’ai rencontré des sud-Américains, sélectionnés eux même par le Québec, et ils ne parlent aucun mot en français! Y a quelqu’un qui peut m’expliquer ça?! Merci d’avance!

Le deuxième piège : L’expérience Québécoise!
Là, c’est vraiment de la… (Phrase censurée par moi-même)… Demander l’expérience Québécoise à quelqu’un qui vient juste d’immigrer, c’est se moquer carrément de lui et se foutre de sa gueule!

Le troisième piège : L’évaluation comparative des diplômes!
Et dire que les milliers de dollars dépensés lors de notre parcours d’immigration et lors de notre installation, ne sont pas suffisants pour les caisses du ministère de l’immigration et des communautés culturelles du Québec. Et qu’on doit ajouter un autre montant de 104$ canadien, pour faire une demande d’évaluation comparative de nos diplôme, qui, en plus qu’elle dure six à sept mois pour son traitement, elle est obligatoire pour s’inscrire aux universités, dans certains cours. Alors que lors de notre demande du certificat de sélection, nos acquis sont évalués et, normalement, le CSQ suffit pour prouver l’évaluation! Sinon, comment ils ont fait pour nous donner les points par rapport aux études lors de la DCSQ?! Ça veut dire, ils veulent gagner plus d’argent et nous faire perdre sept mois pour rien, comme si mes cinq années passées dans l’attente, ou même une ou deux années, n’est pas suffisantes pour eux! Sacrés Québécois!

Les solutions!

Malgré ça, il y a des solutions. Pour le bilinguisme, apprendre l’anglais est possible ici au Québec, en plus, pour des montants moins cher. Pour l’expérience Québécoise, il y a des employeurs qui ne la demande pas, surtout pour des emplois basics, qui vous évitent le BS et vous donnent le temps de chercher un autre bon travail ou un bon cours qui aboutisse par un bon travail. L’évaluation des acquis, il y a des Cégep qui acceptent la preuve qu’on a fait la demande de l’évaluation, le papier que nous donne le service concerné, en attendant l’obtention de l’évaluation finale.

Le Deuil!

J’ai bien compris, que pour avancer dans ma nouvelle vie, il faut que je fasse le Deuil de ma vie antérieure!
C’est ça la solution, ma solution, c’est de faire le Deuil, le faire pour avancer et, surtout, pour accepter de tout recommencer à zéro.
J’ai accepté un travail de bureau, avec un salaire basic, pour éviter le BS et pour faire le compteur de mise-à-zéro en marche, et ça marche!
J’ai passé un examen pour une formation de Cégep, je n’étais pas, malheureusement, sélectionné, j’ai eu beaucoup de peine, mais ce n’est pas la fin du monde, il y aura toujours des autres occasions.
Je rencontre des gens de toutes les cultures, des Mauriciens, des Haïtiens, des Vénézuéliens et, bien sûr, des Canadiens!
J’avance, doucement, certes, mais surement! Je marche devant, sachant que les premiers pas, sont tout le temps difficile, ici ou ailleurs.

En gros!

Je ne vais pas dire que le Canada est le paradis et que vous devez tous venir ici et quittez vos pays. Je veux juste dire, que quitter son pays, est un choix, que moi personnellement je respecte, puisque moi-même je l’ai fait, comme je respecte le choix de ceux qui ont choisi de rester chez eux après avoir obtenu leur résidence!
En gros, si vous voulez avancer ici, il suffit, juste, de ne pas regarder derrière! La qualité de vie est meilleure, mais il faut travailler très dur, car ce que tu dois gagner, tu dois, avant tout, le mériter.
Faites le deuil de votre vie antérieure, la professionnelle surtout, pour avancer dans votre nouvelle vie ici.

Après les Adieux, les Aveux et le Deuil, je vous souhaite bonne chance, ici, là-bas ou ailleurs!

018- Le Récit de mon installation - 2ème partie : Les Aveux!


Les Aveux!

Premiers pas à Montréal

Aujourd’hui, c’est quartier libre, je ferai le touriste. Après deux bus, me voilà dans le métro de Montréal qui voit passer plus d’un million de passagers par jour, oui, par jour! Une fois à l’intérieur, j’ai acheté la carte indispensable pour tout résident ici, la carte appelée Opus, avec elle, tu peux recharger des tickets pour un jour, trois jours, une semaine ou pour un mois, car ici, le ticket pour un seul passage, coûte 2,75$, alors qu’avec la carte Opus, c’est 70,00$ pour tout le mois, métro et bus compris, sur l’île de Montréal.

Cartes à la main, de Montréal et du Métro, mon premier arrêt c’était le Champ de Mars, pour commencer ma visite du Vieux Montréal, un coin très beau, un contraste entre ancienne et nouvelle architecture. La rue notre dame, croisée par la célèbre place Jacques-Cartier, là où les petites ruelles du vieux Montréal te ramène vers un siècle, autre que le siècle. La rue des artistes, peintres, caricaturistes, des objets de souvenirs, même si tout le lieu est souvenir! Et puis, à quelques pas devant toi, le vieux port qui fait face au grand Saint-Laurent, au fleuve Saint-Laurent, où ces petits navires, comme dans le temps, font la liaison entre le port et la rive-sud.

Et puis, tu remontes, vers la rue qui porte le même nom de cette célèbre et magnifique basilique, la Basilique Notre-Dame de Montréal, une vraie, pour de vraie, mais vraiment pour de vraie, merveille architecturale et un musée d’art humain, loin des clichés des religions!

 Et puis, tu descends, au cœur de la ville, tu te retrouves au Chinatown, où les chinois sont la communauté la plus importante de la ville, tout est chinois, l’architecture, la nourriture, les conversations, l’écriture sur les magasins, tout! Et puis tu t’enfonces de plus en plus dans cette jingle, tu te retrouves à la rue Sainte-Catherine, ta curiosité t’attire dans l’énorme centre commercial Eaton, une partie du Montréal sous terrain, là où tu dois faire attention à tes impressions et tes pulsations, pour ne pas passer toute la journée à tourner sans savoir sortir de ces labyrinthes interminables!

Juste le temps de prendre le déjeuner, appelé dîner ici au Québec, car ici, c’est déjeuner le matin, dîner l’après-midi et souper le soir! C’est comme ça. Fatigué d’avoir trop marché, mais heureux d’être là!

Il faut rentrer. Après un métro et deux bus, me revoilà dans ma chambre. J’ai pris le souper (le dîner) avec Paul et sa compagne, on a eu une vraie discussion sur l’immigration, sur les pourquoi et les comment, sur les séparations et les retrouvailles, sur cette vie qui nous ramène vers l’inconnu, sur la définition du bonheur et du malheur. On a eu des fous rires qui ont brisés la glace entre moi et eux, les préjugés, les non-dits, les tabous. Tout est dit, ou presque!


La séance d’information

 Aujourd’hui, j’ai rendez-vous avec le bureau d’immigration du Québec, pour ma première séance d’information consacrée aux nouveaux résidents permanents. Et c’est une amie de Paul qui m’a accompagné dans sa voiture jusqu’à les lieux, une gentille femme qui aime rire et que j’ai beaucoup échangé avec elle ce matin, en prenant du café.

On était une quinzaine de personnes dans cette salle de la séance d’information, la plus part, des Maghrébins, seul un couple d’Amérique latine. Personne ne parlait à l’autre, chacun dans son silence, le silence des tombes, et au lieu de se regarder dans les yeux, on se regarde dans les chaussures! Est c’est ça la réalité du contact humain ici au Canada, c’est le contact des yeux dans les chaussures des autres!!! Il ne faut jamais regarder les gens dans les yeux, surtout dans les bus et les métros, il faut, disant, respecter la bulle de chacun! Et c’est comme ça depuis toujours, et ça marche très bien, apparemment!

L’agente d’immigration, elle-même, d’origine d’Europe de l’est, articule à peine son français, a parlé pendant plusieurs heures, pour, finalement, ne rien dire, ou, juste, pour dire ce qu’il y a dans le guide ‘Apprendre le Québec’. Mais il faut quand même assister, car par la suite, il y aura des séances d’informations plus longues et, à la limite, obligatoires.


La recherche de logement

Aujourd’hui, j’ai reçu la lettre de la RAMQ avec le formulaire à remplir. Avec Paul, je suis allé, comme demandé, au CLSC le plus proche afin de déposer ma demande pour la carte d’assurance maladie. Et encore une fois, les choses se sont déroulées très vite, surtout avec une charmante et souriante dame au guichet, elle m’a demandé l’original du CSQ, qu’elle a gardé avec la demande et c’est à la régie de me le renvoyer par poste, des photocopies du visa d’immigration et du CRP, une photo spécifique et 5$ de frais de dossier, et elle m’a informé que je recevrai ma carte d’ici 40 jours! Sauf qu’en général, la régie envoi la carte quand le résident permanent atteint les 90 jours de présence au Québec, mais c’est vrai que dans les 40 jours, on recevra un papier avec notre numéro pour des soins limités.


 Après ça, j’ai contacté la SAAQ, Société de l’Assurance Automobile du Québec, afin d’échanger mon permis de conduire algérien, car j’ai le droit de conduire avec pour trois mois seulement. Pour cela, je dois, aussi, passer des examens théoriques et pratiques, mais sans passer par les écoles de conduites, contrairement à ceux qui n’ont pas du tout de permis ou qui ont un permis de moins de deux ans, ou même ceux qui ont un permis de plus de deux ans mais n’ont pas contacté la SAAQ pendant leur première année de résidence ici au Québec. Et ici, les cours dans les écoles de conduites coûtent chers.

017- Le Récit de mon installation - 1ère Partie : Les Adieux?



Les Adieux?

Mardi 14 septembre 2010, jour J :
Le départ.

 Les Adieux ? Je n’aime pas ces maudits adieux, je les déteste, déjà, rien que le mot lui-même je le déteste, c’est pour ça qu’ils étaient rapides, les embrassades avec mes parents? Très rapide, sans effets secondaires! Ou presque!!!

C’est difficile? Non! C’est très difficile, même plus que ça, de tout laisser derrière lui, de laisser des gens qui t’aiment et des gens que toi t’aimes, de laisser ta vie, toute ta vie, et 38 ans n’est pas, du tout, 18 ans. De laisser des albums photos, car les plus belles photos sont celles qu’on touche, de laisser tes souvenirs, les bons comme les mauvais souvenirs, eh oui! A cet instant là, tout devient beau, très beau ; le voisin que tu n’aimes pas croiser le matin on allant travailler, il devient quelqu’un de cher, ton petit frère qui t’énerve parce qu’il est en phase d’adolescence, il t’énerve plus, ta ville que t’as tant détesté, elle devient plus belle que la ville de ta nouvelle destination! Tout change, en une seconde, tout change, et au fond de toi, tu veux bien rester, mais tu ne peux pas, et en regardant ta mère dans les yeux, pour la dernière fois, tu sais très bien, qu’elle veut te supplier de rester, mais elle n’ose pas, car elle veut ton bonheur, ou ce que toi tu crois être ton bonheur! Car là-bas, t’as une chance sur deux, alors qu’ici, chez toi, t’as toutes les chances, tout le bonheur de la vie, mais ton orgueil te prend par le cou et te fais croire que ton bonheur est à 6.262 kilomètres, à une température de -20°C et à neuf heures de vol!

Et tu pars, tu fais semblant que tout vas bien, alors que tout va mal, tout vas très mal et toi-même t’as mal, très mal, ton stress, tes larmes que t’empêches de descendre, par orgueil, devant tout le monde, te font mal, très mal. Mais tu pars quand même, en laissant derrière toi un père malade, très malade, laissant derrière toi une mère qui n’a vécu que pour toi! Mais tu pars quand même…

Reste!
Reste! Le mot que t’as aimé entendre, mais que personne n’a osé te le dire, car ils savaient que t’as déjà pris ta décision, ta maudite décision, vers une autre vie… Et le pire, c’est que t’as pris seulement un aller-simple!

Avec un ami qui m’a accompagné jusqu’à l’aéroport, c’était moins difficile de se sentir déjà loin de toute sa vie laissée derrière, on a discuté comme jamais auparavant, comme si on se parlait pour la dernière fois! Mais c’est justement ça, on se parlait, peut-être, pour la dernière fois?!

13h00, j’ai enregistré mes bagages, remercié l’ami de m’avoir accompagné, et me voilà dans la salle d’attente entrain de compter les secondes, jusqu’à l’heure de l’embarquement, qui est normalement à 15h30, mais avec notre très chère compagnie de transport aérien, Air Algérie, la ponctualité est la dernière de ses préoccupations, et tant mieux, car si on a décollé à l’heure fixe, chose qui est très rare, j’aurai annulé mon départ, car pour cette chose exceptionnelle, peut-être qu’une autre chose exceptionnelle se passera en plein ciel! Mais non, c’est à 16h00 et quelques minutes, que l’appareil a décollée, à destination de Montréal.

 Après deux repas, quelques zones de turbulences, et neuf heures de pleures d’enfants et de cris de bébés, on survole enfin Montréal, la belle Montréal, vu du ciel, l’image est extraordinaire, toutes ces lumières, ces gratte-ciels, le Saint-Laurent, et avant tout ça, ma vie, ma nouvelle vie!

Avant de sortir de l’avion, la première chose à laquelle tu penses, c’est le froid canadien qui fait peur, et même si l’hôtesse de l’air nous a rassuré que la température extérieure est de 10°C ou presque, tu restes méfiant jusqu’à ce que ton nez respire l’air extérieur, et c’est là que tu dis, que ce n’est pas aussi terrible que ça! Mais il ne faut pas oublié qu’on est seulement en septembre!

Sur le long tapis roulant qui mène vers la zone de douane, documents en main, j’avance vers les dernières secondes dans la vie de mon long parcours d’immigration qui a duré plus de cinq ans. Une grande zone douanière, à l’image de ce grand aéroport, qui voit tous les jours, des milliers de passagers et plus de douze millions par an, oui, c’est plus de douze millions de passagers par ans qui passent par l’aéroport international Pierre Elliot Trudeau de Montréal.

Avec le sourire, le douanier me demande mon passeport. Un rapide coup d’œil, quelques frappes sur son clavier et il me demande de passer à la salle d’immigration Canada, juste en face. Quelque dizaines de personnes, chacun son tour, numéro à la main, car ici, au Canada, c’est la culture du premier arrivé, premier servi, chose qui n’existe pas, qui n’a jamais existé et qui n’existera jamais chez nous! C’est mon tour, j’avance vers le guichet, l’agente de l’immigration me demande ma CRP, Confirmation de Résidence Permanente, mon passeport et une adresse pour l’envoi de ma carte de résidence permanente, je lui donne celle de la personne qui m’a loué une chambre chez elle pour les dix-sept jours prochains du mois de septembre, le temps de trouver et louer un appartement. Après quelques formalités, l’agente me demande d’aller à la salle d’immigration Québec, là c’est plutôt le CSQ, Certificat de Sélection du Québec, qui est demandé, et avec le sourire, l’agente me souhaite la bienvenue au Québec et m’inscrit à une séance d’information pour nouveaux arrivants.

 Paul, c’est un nom fictif que je donnerai à celui qui m’a loué une chambre chez lui, il est venu m’attendre à l’aéroport, comme prévu, avec son chapeau sur la tête, comme prévu. Paul, je l’ai connu grâce à Facebook, il été dans ma liste d’amis, un ami virtuel devenu par la suite, ami réel, bien sûr. Un jour, avant de mon départ, en cherchant un logement à Montréal, chose qui est difficile depuis l’Algérie, j’ai parlé de ce sujet-là avec les amis canadiens de Facebook, et c’est lui qui m’a proposé la location d’une chambre chez lui. C’était cher, mais j’ai accepté puisque je n’avais pas le choix, en plus, la maison du Monsieur est dans la banlieue et non pas sur l’île, à quelque 30 kilomètres du champ de mars de Montréal!

Paul, un baby-boomer retraité, vivant avec sa compagne et leur gros chat qui bouffe comme un porc, arrondit ses fins de mois en louant une chambre chez lui. Je n’étais pas le premier et je ne serai pas le dernier, car la vie ici, dit-il, est cher, et je me souviendrai toujours de ce qu’il a dit : Moi, je suis un pauvre au Canada!

Bon! Ce n’est pas terrible pour un nouvel immigrant, qui est sur le sol canadien depuis une demi-heure seulement, d’entendre ça! Mais bon, la discussion s’est élargie dans la voiture, sa voiture, sur la route du retour à la maison.

Mais les canadiens, aiment vivent au-dessus de leurs moyens! C’est une autre réalité qu’ils n’aiment pas entendre! Mai en tout cas, moi j’ai transmis mon message en informant Paul et sa compagne, qu’en Algérie, le salaire mensuel moyen est l’équivalent de deux cent dollar canadien, seulement! Et c’est là, qu’il a un peu changé d’avis, en disant qu’il est un canadien pauvre! J’ai fait comprendre, à mes hôtes, que l’immigration pour un Algérien, ou un Maghrébin en général, ce n’est pas seulement une déchirure de la famille et les amis, mais c’est aussi un projet qui coûte cher, très cher, et c’est pour ça qu’une fois ici, c’est très difficile de faire marche arrière, car cette option est cassé par la réalité qui attend l’immigrant chez lui, à quelques exception près!

On est arrivé chez lui, un beau quartier, de belles petites maisons, sa femme m’accueille, une femme tout le temps souriante, vraie et gentille, une sorte de don de Dieu cette femme extraordinaire, et rien qu’avec elle, il est très riche le pauvre Paul! Il me fait visiter la maison, et ma chambre, dans laquelle j’ai passé ma première nuit à Montréal... Plutôt, ma première nuit, à 30 kilomètres de Montréal!


Mercredi 15 septembre 2010, 1er jour :
La première poutine.

 Après une nuit magnifiquement savouré, sans rêves ni cauchemars, juste endormi comme un mort!, ou presque, voici enfin, depuis la grande fenêtre de ma chambre, le premier rayon de soleil d’ici au Canada. Il faisait beau, très beau même, en dirait que c’est le printemps en plein automne, avec ces belles feuilles d’arbres, en toutes couleurs, qui donnent un paysage spécifique aux lieux.

Dès le matin, j’ai commencé avec les démarches administratives, et comme cette petite ville est un coin, plutôt, résidentiel seulement, et que les transports sont rares, je me suis fait d’accord avec Paul pour qu’il me fait la tournée des administrations avec sa voiture, en lui payant les déplacements. De toute façon, je n’avais pas le choix dans ce coin éloigné, et il faut avancer sans poser trop de questions. En plus, Paul se consacrera toute la journée à moi, une vraie chance.

 Première démarche, c’était avec Service Canada pour demander le NAS, Numéro d’Assurance Sociale, obligatoire pour travailler ici au Canada. Après un beau sourire d’une accueillante dame et quelques frappes sur clavier, me voilà avec mon NAS sur papier et elle me demande d’attendre la carte par courrier dans quelques jours.

Deuxième démarche, c’était l’ouverture du compte bancaire, aussi dans la même ville, car je peux le transférer après à Montréal. C’était aussi rapide, une agente procède à l’ouverture en me demandant mon NAS, justement obligatoire, et mes autres documents, CRP, CSQ et passeport. Après cinq minutes, me voilà avec ma carte de débit en main.

Troisième étape, j’ai appelé la RAMQ, Régie de l’Assurance Maladie du Québec, pour demander ma carte, appelée aussi carte soleil. L’agente au téléphone a pris tous les renseignements et elle m’a dit que je recevrai par courrier, les formulaires à remplir et suivre les instructions pour faire la demande.

Et comme la carte Sim prépayée du téléphone mobile que j’ai acheté ne fonctionnait pas, Paul m’a donné la permission d’appeler mes parents de chez lui. J’ai parlé à ma mère, pas longtemps, mais j’ai quand même parlé avec elle, pour lui dire que je suis vraiment au Canada, mais sans pouvoir lui dire l’essentiel des choses, qu’elle me manque déjà!

 Et c’est aujourd’hui que j’ai goûté à la poutine, ce plat traditionnel typiquement québécois, un mélange de frites, de fromages et de sauces, un plat finalement qui n’est pas de mon goût, car il est trop gras.

La suite, prochainement.
La 2ème partie : Les Aveux!

016- Pure bonheur : Mon visa est apposé sur mon passeport :

J'ai reçu ce matin, lundi 7 juin 2010, avant même 08h00, un appel de UPS Oran, m'informant que mon passeport est arrivé et m'invitant de venir le récupérer...

Je ne peux pas vous décrire l'immense joie et bonheur qui m'a emporter, enfin j'ai senti ce bonheur... Et je ne peux pas vous dire comment j'ai fais pour démarrer ma voiture et faire tous le trajet jusqu'à Oran !
Enfin ! Maintenant j'y crois, parce que je le vois, devant mes yeux, ce beau visa, ce sésame qui va m'ouvrir les portes du Québec, tant rêver, tant espérer, tant aimer...
C'est un bonheur pure...

015- Envoi du passeport à Paris via UPS

Pour un Algérien (en Algérie), il existe cinq options pour que le "sésame" soit apposer sur son passeport :

1- Envoi du passeport aller-retour par courrier. Il faut savoir que l'envoi du passeport par courrier est strictement interdit en Algérie, seule UPS a le droit de faire ça. Le coût est de 16.000,00 DA pour l'aller-retour (environ 160 Euro).
2- Dépôt et retrait en personne à Paris.
3- Dépôt et retrait par une tiers personne à Paris. Il faut faire une sorte de procuration à cette tiers personne.
4- Envoi du passeport par courrier à Paris et son retrait à Alger.
5- Envoi de photocopies du passeport à Paris et le retrait à Tunis.

Bref ! Moi j'ai choisi le première option, parce que c'est la moins longue...